(1) Photos Par Karl VAN DER BRAUN d'Autonews.fr | Mercredi 22 Décembre 2010

Chez Mercedes, les stagiaires ne sont pas préposés au café et aux photocopies. Ils préfèrent se faire la main en greffant un gros V8 sous le capot d'un petit monospace.

Seul monospace et traction de la gamme avec la Classe A, la Classe B est rarement considérée comme la Mercedes la plus passionnante. A moins qu'une équipe de stagiaires la choisisse comme cobaye pour des manipulations génétiques dignes de Frankenstein...

A l'usine de Rastatt (Bade-Wurtemberg, tout près de la frontière française), les jeunes loups de l'ingénierie se morfondaient. Pour les occuper, le directeur a donc eu l'idée de leur confier la réalisation d'un véhicule très spécial sur base de Classe B 200 CDi. Le sujet était pour ainsi dire libre, les seules conditions étant que l'habitabilité ne devait pas souffrir des modifications, que l'habitacle soit regarni en fonction de son nouveau standing et surtout que le résultat final soit utilisable au quotidien.

Plutôt que de s'embêter à faire un énième concept électrique, les stagiaires se sont fait une joie de développer un sleeper (véhicule à la fois discret et performant) de toute beauté. Songez donc : simple traction motorisée par un turbodiesel de 140 ch, le paisible monospace compact (4,27 m) est ressorti de l'atelier avec un V8 de 388 ch et une transmission aux roues arrière.

Traitement de choc
Evidemment, l'opération n'a pas été simple. Une fois le bloc 5.5 (visible notamment sur la Classe E) rentré au chausse-pied sous le capot, il a fallu greffer à la Classe B un train arrière de Classe E W210 (l'antépénultième génération, vendue entre 1995 et 2002) et intégrer dans son plancher-sandwich (propice à la modularité des technologies, comme on a pu le voir sur les concept F-Cell) une boîte automatique à sept rapports et un système d'échappement complexe. La mise au point a bien sûr réclamé beaucoup de soin, notamment au niveau de la direction guère prévue pour un tel niveau de puissance. Les freins ont été largement renforcés, l'amortissement totalement revu, et l'habitacle généreusement tapissé d'alcantara conformément au cahier des charges.

A l'issue de cette transplantation rondement menée, la bête affiche donc 388 ch pour 1620 kg (180 de plus qu'une B 200 CDi. Même si ses performances n'ont pas fait l'objet de mesures précises, elle franchit selon ses concepteurs le 0 à 100 km/h en nettement moins de 6 s. Et elle ne se distingue de l'original que par ses fonds de phare noirs, sa caisse discrètement élargie et abaissée, ses jantes 18" AMG et sa double sortie d'échappement centrale. Nul doute qu'il y aura des surprises au feu rouge.












source : http://www.autonews.fr/News/Preparation/Mercedes-B-55-218330/